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Le déni de grossesse

 

Le déni de grossesse

 

 

Le déni de grossesse est un phénomène très peu connu et trop souvent associés à l’affaire des bébés congelés survenu il y a quelques années.

En fait, le déni de grossesse n’est pas une manière de cacher sa grossesse par peur comme si celle-ci constituait un secret. Ce n’est pas un mensonge conscient. Mais alors, qu’est ce qu’un déni de grossesse ? Quels en sont les signes ? Comment peut-on ne pas remarquer une grossesse ?... Cet articles répond à vos questions.

 

 

Le déni de grossesse: qu'est-ce que c'est?

La femme faisant un déni de grossesse n’est pas consciente de sa grossesse. Il est totalement différent du refus conscient de tomber enceinte qui peut parfois mener la maman à commettre un infanticide comme le cas des bébés congelés des époux Courjault.

En réalité, ce syndrome est un refus inconscient de la grossesse par la femme qui fait que celle-ci, ne souhaitant pas tomber enceinte pour une quelconque raison, se refuse de l’être à un tel point que lorsqu’elle tombe réellement enceinte, sans le vouloir bien sûr, elle ne s’en rend pas compte.

Ce phénomène peut toucher n’importe quelle femme, de n’importe quelle situation et classe sociale. Les facteurs sociaux ne changent pas le fait qu’une femme puisse faire un déni de grossesse. Le déni de grossesse touche environ 50% de femmes ayant déjà été mamans auparavant.



Selon le professeur en gynécologie obstétrique du CHU de Strasbourg, M. Israël Nisand, "le déni de grossesse se définit comme l'absence de grossesse psychique". C’est-à-dire une forme inconsciente de refuser la grossesse avant qu’elle n’arrive, ce qui fait que lorsqu’elle survient réellement, la femme est tellement ancrée sur cette pensée qu’elle ne veut pas et ne peut pas tomber enceinte, qu’elle en arrive à ne pas se rendre compte de sa grossesse. Les symptômes de la grossesse, pourtant réellement présents, sont donc mal interprétés par la femme qui fait un déni de grossesse car elle refuse inconsciemment d’admettre qu’il s’agisse des signes d’une grossesse. Ce phénomène concernerait entre 1 et 3 naissances sur 1000.

Enfin, lorsqu'une femme découvre sa grossesse avant le terme, on dit que le déni est levé.

Les différents types de déni de grossesse: le déni partiel et le déni total

Il existe deux types de déni de grossesse: le déni de grossesse partiel et le déni de grossesse total.

Le déni de grossesse partiel signifie que la grossesse n'est découverte qu'à partir de 6 ou 7 mois de grossesse. On ne parle de déni de grossesse qu'à la condition que la grossesse ne soit découverte qu'après 27 semaines soit environ 7 mois. Les femmes découvrant leur grossesse durant les trois premiers mois ne font donc pas partie des cas de déni de grossesse. En général, la grossesse est découverte après une consultation médicale pour un symptôme que la femme ne perçoit pas comme un symptôme de grossesse mais qui peut s’avérer l’être en réalité.

En revanche, il arrive que la femme ne se rende compte de rien jusqu’au jour de l’accouchement. Il s’agit donc d’un déni de grossesse total, également appelé déni de grossesse absolu. La femme souffrant d’un déni de grossesse total ne ressent aucun symptôme de grossesse, ne voit aucun médecin pendant toute la période de sa grossesse. Par conséquent, elle arrive à terme sans savoir qu’elle est enceinte. Il arrive que le jour de l’accouchement la femme ressente des douleurs au niveau du ventre et se rende à l’hôpital apprenant donc le jour même qu’elle est sur le point d’accoucher. Mais il arrive également qu’une femme souffrant de déni de grossesse ne ressente rien jusqu’à ce qu’elle accouche, et cet accouchement arrive à son insu.

Une femme peut parfois se présente à l’hôpital pour des douleurs au ventre ou pour une colite… qui s’avère en fait être les symptômes de l’accouchement.

Quels sont les symptômes du déni de grossesse ?

Le déni de grossesse est caractérisé par une absence, ou quasi absence des symptômes de la grossesse.

Une femme souffrant du déni de grossesse continue d’avoir ses règles normalement. En réalité, les menstruations qui surviennent chaque mois même enceinte ne sont pas les vraies menstruations. Ces pertes sont différentes tant au niveau couleur qu’au niveau composition. En effet, ces règles sont parfois plus claires, parfois plus foncées, plus ou moins abondantes, et surviennent plus tôt ou plus tard que la date présumée des règles, durant plus ou moins de jours que d’habitude. Elles sont également différentes des règles anniversaires qui apparaissent durant les premières semaines de grossesse lorsque la grossesse est confirmée, et donc lorsque la femme est consciente d'être enceinte. Mais la femme souffrant de déni de grossesse ne se rend pas compte de ses différences. Elles sont tout à fait normales pour elle. Pour la femme en déni de grossesse, qui dit règles dit aucune grossesse, car elle sait pertinemment que les menstruations sont synonymes de destruction de l'endomètre dans lequel se niche l'ovocyte fécondé. Mais ses règles n'étant pas les menstruations normales, l'endomètre se détruit certes, mais pas complètement, seul une partie se détruit. Ce phénomène est psychologique: la femme est certaine de ne pas être enceinte, c'est ce qui fait qu'elle a ces pseudos règles.

De même, la femme ne prend pas ou très peu de poids, il existe même des femmes qui perdent du poids pendant un déni de grossesse. Son ventre reste le même, il ne grossit pas, c’est pourquoi même son entourage ne s’aperçoit de rien. Le fait de prendre du poids peut arriver à n’importe qui. Le ventre qui ne grossit pas est tout simplement un phénomène lié au cerveau. En étant sûre et certaine de ne pas être enceinte, la femme parvient à effacer inconsciemment de son esprit qu’elle l’est, ce qui se répercute sur son corps. Lorsqu’une femme est persuadée de ne pas être enceinte, son ventre restera le même. Mais, une fois qu’elle assimile le fait qu’elle est réellement enceinte, son ventre grossi et ce parfois le jour même. Son ventre grossit mais pas que : sa poitrine évolue également, sa posture change… . Le bébé quand à lui bouge également dans le ventre de sa maman, mais la femme en déni de grossesse prend ses coups et mouvements pour d'autres symptômes comme de l'air dans les intestins, des troubles digestifs... .

Même les hormones de la femme peuvent induire en erreur. En effet, un test de grossesse urinaire acheté en pharmacie peut être négatif, pourtant la femme est effectivement enceinte. Le test de grossesse qui ne peut tromper est le test de grossesse sanguin réalisé en laboratoire.

Déni de grossesse: quelle position prend le bébé ?

Lors du déni de grossesse, le corps de la mère ne laisse pas le bébé se développer normalement. Le bébé et l'utérus s'adaptent donc à l'espace qu'ils ont. Il existe deux hypothèses sur la position du bébé dans le ventre de la mère en cas de déni de grossesse. Selon les médecins, dans une première hypothèse, l'utérus ne se développe pas vers l'avant comme lors d'une grossesse normale, mais s'étire vers le haut. Ainsi, le bébé grandit le long de la colonne vertébrale et se développe debout.

La seconde hypothèse dit que le bébé reste en boule et se développe contre la paroi abdominale. Contrairement à ce qui peut paraître, ce phénomène n'est pas du tout dangereux pour la mère. L'utérus qui pousse doucement les organes qui l'entourent, ce qui est tout à fait normal puisque les organes glissent les un contre les autres même sans grossesse.

Quant aux bébés naissant d'un déni de grossesse, ils se développent tout à fait normalement, n'ont aucune anomalie et naissent la plupart du temps avec un poids normal.

Pour plus d'informations...

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